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Quatre hommes en bonnet de fourrure aux profils effacés par le vent viennent d’entrer dans la salle d’attente et lisent dans cette lumière de cassonade – c’est une éolienne qui fournit le courant – des manuels sur la réparation des treuils ou le sciage en long. C’est exactement ainsi que j’imaginais le «  Nord » (traineaux indigènes, pemmican) en lisant la description du Hokkaïdo, dans le Journal des voyages, année 1894, un fort volume vert bouteille aux pages tout effrangées prêté (il s’appelle « reviens ») par l’aiguilleur de la gare d’Allaman où j’attendais le train du lait. Boilles, halo des lampadaires, scarlatine, menues danseuses en tutu de l’automate à musique. Six ou sept ans…

— Chronique japonaise, p. 657, Collection Quarto, Éditions Gallimard, 2004