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Une fois traversé ce chaos, on atteint une vaste terrasse calcaire battue par la mer, glissantes d’algues, trouée comme un fromage, étoilées de lichens qui vont du rouge sang-de-bœuf au vert Memlinc et étincellent, le bref instant que la mer les découvre, et que nous choisissons pour sauter par-dessus les crevasses au fond desquelles elle tonne comme une bombarde. Michael me précédait pour me montrer le chemin ; malgré sa boiterie, plus agile qu’un troll. Le visage giflé, les cheveux collés de saumure et d’embruns, nous avions le plus grand mal à tenir debout.
— Journal d'Aran et d'autres lieux, p. 967, Collection Quarto, Éditions Gallimard, 2004