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Quant aux camions, on a affaire à leurs phares une heure au moins avant de les croiser. On les perd, les retrouve, les oublie. Brusquement ils sont là, et pendant quelques secondes nous éclairons ces énormes carcasses peintes en rose ou en vert pomme, décorées de fleurs en semis, et qui s’éloignent en tanguant sur la terre nue, comme de monstrueux bouquets.

— L'Usage du monde, p. 148, Collection Quarto, Éditions Gallimard, 2004