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Du chemin qui borde la falaise, on voit la mer étinceler : jusqu’à une centaine de mètres de la côte elle est couverte d’une mince couche de glace qui se soulève sous la houle comme la poitrine d’un dormeur. Une grosse femme boudinée dans un manteau de loden vert strident m’a rejoint en poussant un landau contre le vent du large qui nous colle le froid à la mâchoire et aux tempes.
— Journal d'Aran et d'autres lieux, p. 952, Collection Quarto, Éditions Gallimard, 2004